jeudi 6 septembre 2012

chiens


Comprendre. C’est ce que j’essaie de faire lorsque je suis baignée dans un univers inconnu. Mais discrète, pudique, la réalité du monde ne se dévoile pas si facilement. Alors le sens échappe parfois, les subtilités se dérobent et il ne reste que l’apparence.  Alors même avec les yeux grands ouverts, les oreilles aux aguets, il faut du temps pour appréhender les différentes réalités d’une culture, d’une identité.
Il me reste donc la description. Et c’est ce que j’essaye de faire ici. Colorier des petits morceaux d’un gigantesque tableau et vous le faire partager.
Et j’ai omis beaucoup de choses. Car j’aurais pu vous parler de l’ambiance du port, de tous ces gens qui font le choix de s’installer ici par amour pour la ville, de la féria du dimanche, de la vie nocturne qui ne s’arrête jamais, à chaque nuit son lieu, des concerts de folklore au gato en la ventana ou au canario, du parque cultural de l’ex-carcel, de l’inégalité entre les "cerros", de la passion pour l’avocat, des completos (sorte de hot-dog) à 5h du matin, des minibus bus qui foncent sans crier garde, du camion qui vend du gaz, de la répression policière lors des manifs, des taxis collectifs, des loups de mer sur la plage, de l’impossible ascension sociale, de la ponctualité chilienne, du regard qu’ils portent sur l’ Europe, des peuples indigènes Mapuche, de la « rivalité » Viña del mar-Valparaiso, de la relation avec la capitale Santiago, du sentiment d' identité latinoaméricaine, des relations homme-femme, de l’héritage de la dictature, enfin de beaucoup de choses encore.




Mais là je vais vous parler des habitants de Valparaiso. Non pas des humains, mais des chiens. Car ce qui frappe ici c’est bien l’omniprésence des chiens errants. Ce n’est cependant pas une spécificité de Valparaiso, mais une constante en Amérique du sud.  Et je vous en parle, pas parce que je porte une affection particulière á ces boules de puces mais bien car ils font partie intégrante de l’identité de la ville. A toutes les heures, sur toutes les places, des chiens obèses, squelettiques,  noirs, blancs, meurtris ou câlins, déambulent à la recherche d’une poubelle égarée, font la sieste à l’ombre d’une voiture. Ils se jettent sous les roues des voitures, accompagnent les noctambules qui titubent, consolent les âmes en peine, menacent les plus peureux. Lors des manifs ils sont aussi de la partie. Un fléau, un problème, une curiosité, enfin bref ils sont là, leurs aboiements se mêlant aux klaxons des conducteurs préssés.





lundi 27 août 2012

sanboard


J'entame mes derniers jours ici. Alors je commence ma "liste-des-choses-à-faire-avant-de-partir". Dimanche j'ai barré "sandboard". Comme son nom l' indique, il s'agit de glisser sur le sable à l'aide d' une planche en bois. C'est plutôt marrant, quand ça glisse, mais tout de suite plus fatiguant lorsqu'il faut remonter. Et le "sanboard" se pratique sur les dunes de sable de Concon, après avoir loué le matériel à un dame au bord de la route.

Sur cette route qui longe la côte, après Valparaiso, il y a Viña del mar, riñaca puis Concon. Les surfeurs ont élu domicile là bas. Sur la plage il est aussi possible de faire du cheval, d'escalader les rochers ou de manger des empanadas aux fruits de mer. Mais ici, le béton semble gagner la triste bataille contre les éléments. De grands immeubles tout moche et tout moderne envahissent petit à petit ces étendues aux formes mouvantes.

jeudi 23 août 2012

Système

A la sortie du supermarché du centre ville : des stands de marchands à la sauvette. Sur le trottoir on peut trouver de tout.  Des pois chiches cuisinés dans des petits sacs, des fruits de mer, des bananes, du papier toilette ou des brosses à dents. Cette juxtaposition illustre bien la réalité du pays. Un Chili schizophrène et ambigu. Un capitalisme grandissant qui vit à côté d'une précarité bien visible. Un système D qui tente, tant que bien mal, de combler les brèches d'un système à la belle vitrine. On peut se faire cirer les pompes devant le fast-food, on peut acheter trois cacahuètes en sortant de la banque. Le système le plus libéral d'Amérique latine a certes profité à quelques uns, une poignée de familles se partage les biftons. Une ouverture qui permet aussi que les richesses naturelles du pays (lithium, cuivre) soit vendues à des firmes multinationales qui s'engrossent sans presque aucun retour pour les Chiliens.

Or à côté des Chiliens aux poches bien remplies, une classe populaire peine à s'en sortir.  Alors comme ils disent souvent ici "il faut mieux être né du bon côté". Car le plus inquiétant c'est  que le système est bloqué, verrouillé. Ces inégalités alarmantes ne peuvent se niveler, l' ascension sociale est inexistante. Et cela en raison principalement d'un système éducatif inégalitaire et très cher. "C'est le nom de l'université qui déterminera ton poste et ton salaire plus tard"disent beaucoup de Chiliens. Et le nom se prend à crédit. Avant de commencer à travailler les jeunes chiliens sont déjà endettés jusqu'au cou. Qu'ils aillent dans le privé ou dans le public, la scolarité coûte une fortune. Alors il n'est pas rare d'entendre "moi de toute façon je paierai pas mes dettes, je ne peux pas". Ce système date de la dictature et n' a été que très peu modifié. Et ce n'est pas faute de mouvements sociaux. Depuis plus d'un an les étudiants sont dans la rue, pour réclamer une refonte totale du système d'éducation. Mais le gouvernement ne bronche pas. Alors les étudiants crient de plus belle, le "mouvement se radicalise" comme on dit. Des manifs sont organisées régulièrement. Et comme le veut la coutume elles se finissent en baston avec les forces de l'ordre. Des forces de l'ordre qui n'y vont pas de main morte, bombe lacrymo, jet d'eau et tout l'attirail. Une répression qui ne semble pas décourager les étudiants qui sont soutenus par beaucoup de profs.

On présente souvent le Chili comme un pays qui a réussi, un modèle pour l'Amérique latine. Moins de délinquance, taux de pauvreté moins important, une capitale "à l'européenne" ("au moins Santiago c'est propre"), un taux de croissance qui ferait rougir de honte l'Europe... Mais à qui profite ce système ? A ceux qui ne peuvent pas se soigner car la santé est trop coûteuse, aux "Mapuches" ( peuple indigène) qui se battent pour ne pas se faire voler leur terre ancestrale, aux mineurs qui meurent prématurément en raison de leur condition de travail dans les mines de cuivre ?

mardi 21 août 2012

Inti



Avec ses 300 000 habitants Valparaiso est la deuxième ville du Chili mais est souvent qualifiée de  capitale culturelle. Et l'on comprend rapidement pourquoi. En plus d'accueillir une tripoté d'artistes "la Joya del Pacifico", comme le dit la chanson, inspire ; Valpo porte en elle, sur ses murs, ses façades cet élan de créativité. Au fil des tags, des "murales" la ville change de visage et de tempérament. Il y a les peintures "légales" et les grafs sauvages et le gouvernement tente de mettre un frein en arrêtant ces tagueurs "illégaux".  Mais ce qui est sûr c'est que de messages d'amour en appels à la rébellion, de ras le bol en utopies les murs ne restent pas muets. 
Pour lepetitjournal.com (là où je fais mon stage) j'ai interrogé Inti, un des artistes qui habille Valparaiso, mais pas seulement. Un coup de coeur. Je vous laisse lire ici


Et puis quelques morceaux de murs au hasard











samedi 11 août 2012

la langue chilienne poh!

Detrompez-vous, au Chili on ne parle pas espagnol! Mais bien le chilien.

Bon ok ça reste de l'espagnol, mais arrosée à la sauce "chillenismo" : des expressions que l'on ne trouve qu'ici!

Alors à mon arrivée c'était tout un sport que de comprendre les propos de mes interlocuteurs! Même si la plupart des Chiliens font attention lorsqu'ils parlent à un étranger. Mais alors quand tu te retrouves au milieu d'une discussion enflammée, et que commence le festival du "chillenisme", il vaut mieux être bien accroché!

Je suis donc arrivée ici avec mon pseudo accent "franco-argentin", qui n'est pas passé inaperçu, et je vais repartir avec une touche de chilien : un joyeux bordel linguistique!
Alors si un jour vous passez par ce merveilleux pays ou que vous croisez un chilien : voici un petit kit de survie. Il est loin d'être complet, le chilien a encore beaucoup de secret, mais voici un aperçu.
(la bonne orthographe de ces mots n'est pas assurée.)


Pour commencer, l' INDISPENSABLE, l' INEVITABLE, la couverture de survie de ce kit, il s'agit  bien évidemment du frénétique "catchaï ?" ( prononcé : katchay)
Ce verbe inspiré de l'anglais (to catch) signifie "tu piges?", "tu captes ?", "tu comprends?"
Si certains l'utilisent à bon escient d'autres en sont malades, dépendants, accros.
Comme beaucoup d'expressions chiliennes le "catchaï" se conjugue "catcho!, catchaste?"
Et pour ceux qui se demandent pourquoi on ne dit pas "catchas?" au lieu de "catch?" C'est que le Chilien conjugue souvent la deuxième personne du singulier ainsi : aï.
Exemple : Como estaï? pour como estas?

Autre particularité, autre tic. Le poh! Un virus qui a contaminé tout le pays semble-t-il.
Ce petit son ponctue les phrases, il se rajoute à sa guise. Mais on le retrouve le plus fréquemment derrière le si et le no, ce qui donne : sipoh / nopoh.

Autre INCONTOURNABLE, le huevon (prononciation à la cool, bouche très détendue, faible articulation : ouéone). Existe au féminin : huevona.
Il peut être traduit par "con", "couillon", "mec", "meuf", "gros" et s'utilise non-stop!
Selon le ton, cela peut être affectif, preuve de sympathie, insultant, ridiculisant...

Utilisé sans mesure aussi : Hueva : ( prononciation : oué'a) et peut être traduit par ce truc, ce machin, ce bordel, cette merde.

Pour survivre au Chili il faut aussi connaitre le terme carrete, et le verbe carretear.
Expression qui veut dire "faire la fête". Et si vous avez beaucoup "carrété" le lendemain caña assurée : gueule de bois.

Mais cela ne s'arrête pas là, voici en vrac quelques mots couramment utilisés

al tiro : maintenant, tout de suite
chucha : merde, putain, enfin pour jurer, s'exclamer quoi!
pololo/la : petite copine, stade avant novio/a,  et par conséquent le verbe : pololear
caleta : beaucoup
fomé : ennuyant, chiant
cuico : un mec qui se la pète et qui a du fric, arrogant
flaite : racaille
local : un bar, une boite
pacos : les flics
1 luca : mille pesos
bacan : trop bien, trop cool
la raja : vraiment trop bien, vraiment trop cool
chela : bière
te tinca? : ça te dit?
Pour rire de sa propre blague le "je plaisante" français : mwhaaaa (difficile à écrire)
un copete : un verre (boire un coup)
que lata : dommage
filo : laisse tombé

Y Catchaï un poco el chileno huevon? 



vendredi 3 août 2012

Quand la nature fait des siennes


Ce week-end la "pacha mama" -la mère terre- a fait des siennes. Pour commencer, vendredi après midi la terre a tremblé. Seulement un petit peu, un mini tremblement mais assez pour me surprendre. Mes fenêtres ont vibré. Etonnée je suis allée voir mes colocs chiliens : "Et ça a tremblé!?". Ma réaction les a bien fait rire "pfff c'est un microbe de tremblement ça". Habitués des secousses, ils n'y font presque plus attention. En revanche ils se sont bien amusés à me raconter qu'une secousse n'arrive jamais seule et que la seconde est toujours plus forte. Pour le moment rien. Après, chacun en est allé de son anecdote de tremblement de terre. Malgré les ravages que les gros tremblements de terre ont pu causer au Chili cela reste un thème de plaisanteries. Une chilienne m'a dit en s'esclaffant "Si tu n'as pas de chance tu vas connaitre seulement un tremblement de terre, et si tu as de la chance un tsunami!". Comble de l'ironie, l'une des boissons cultes ici s'appelle "terremoto"-tremblement de terre-, un dangereux mélange d'alcool qui te fait trembler après l'avoir bu... Il parait.
Vendredi dans la nuit, une tempête de pluie a laissé toute trempée Valparaiso, mais a surtout inondé mon appartement. Aujourd'hui samedi, le sol est parsemé de casseroles qui reçoivent les goutes du plafond et des papiers journaux absorbent le déluge. Alors ce soir, les rayons de soleil perçant les nuages remplis de pluie, ont dessiné un magnifique arc-en-ciel englobant tout Valparaiso qui se colorait de sa lueur du soir.


mardi 31 juillet 2012

La ciudad abierta

Pour vous prouver que je travaille -un peu- ici voici un lien vers un article du lepetitjournal.com.
Il s'agit d'une petite visite à la Ciudad Abierta, un lieu d'architectures surprenantes niché dans les dunes de sable.


Etant la seule "en poste" à Valparaiso je travaille de chez moi, de mon lit plus précisément et la plupart du temps en pyjama. Autonomie agréable certes mais parfois angoissante. Car c'est à moi de trouver les sujets, les interlocuteurs et à moi de fixer les dates de rendus. Rigueur parfois difficile à s'imposer soi-même. Cependant ma "chef" qui se trouve à Santiago veille au grain, elle me relit, me corrige et me guide.

Pablo Neruda

Pablo Neruda est l'une des figures du Chili. Poète et homme politique constitutif de l' Histoire chilienne, les souvenirs du vieux à la casquette débordent des boutiques à touristes. Ses maisons, à Valparaiso, à Santiago ou à Isla Negra sont autant de sanctuaires à "étrangers-à-appareils-photos". Mais, au delà du côté commercialisation de l'artiste, se rendre sur ses lieux de vie permet de comprendre, d'éclairer sa poésie. Je ne la connaissais que très peu avant qu' Elisa ne m'offre un recueil : "Odas elementales". Des centaines d' Odes. Des déclarations d'amour à l'oignon, aux fleurs, à la critique, aux jours heureux, à la vie ou à la pauvreté. Mais aussi, une Ode à Valparaiso, d'une beauté et d'une justesse émouvante.


Sa maison à Valparaiso offre un panorama imprenable sur la baie. Mais l'autre jour c'est à celle d' Isla Negra que nous nous sommes rendues et ceci à bord de notre voiture de location, comme des riches. Elle se trouve à une heure de route au sud de Valparaiso, là où il est enterré. Près de sa femme, à qui il a dédié de nombreux poèmes enflammés et déchirant d'amour.

Nous ne sommes pas rentrées dans la maison mais avons rêvé un long moment sur la plage.  Le vent d'une mer d'hiver nous fouettant les idées, le brouhaha des vagues nous retournant les émotions. Les yeux rivés vers l'horizon brouillé par le soleil, nous nous sommes offert une parenthèse poétique.

Au retour, nous nous sommes arrêtées dans un petit village de pêcheur : Quintay. Tel un cliché, nous avons dégusté des fruits de mer face au couché de soleil alors qu'un pêcheur dépeçait un poisson à nos pieds. Une journée romantique entre copines en somme.


vendredi 27 juillet 2012

Faillite

La nouvelle du jour vient d'un surprenant mail. Mon avion pour la France repart de Buenos Aires, pour cela j'avais donc acheté un billet aller-retour Buenos Aires/Santiago de Chile. Or la compagnie vient de faire faillite. Plus de tunes, plus d'avion,  donc plus de billet  pour Buenos Aires...

mardi 24 juillet 2012

La Tirana

Une petite absence sur ce blog. La raison : une virée dans le Nord du pays avec Elisa.
Pour quelques jours nous avons pris nos petits sacs à dos et sommes parties de Valparaiso.

Le Chili ne fait certes que 130 Km de large, de l'océan à la cordillère, mais s'étend sur des milliers de kilomètres en longueur. Cette géographie atypique fait du Chili un pays aux Mille et Un paysages.
Et pour vadrouiller dans cette bande de terre le bus est le moyen le plus économique et le plus pratique. Ni une ni deux, nous sommes donc parties au petit matin de Valparaiso pour arriver 24 heures plus tard tout au Nord, à Iquique. Nous avons longé l'océan pendant des heures. Des étendues vierges. De temps à autre des petites maisons de pêcheurs, des villages comme laissés là par hasard. Pour nous, un voyage fait de rêveries, les yeux perdus dans le paysage, parsemé de siestes et de discussions enflammées.
Arrivée à Iquique, à l'aube, c'est l'été, le désert. Les rues sont vides. Atmosphère étrange d'une ville inconnue qui se lève. On se glisse jusqu'à la place principale. Aucun café ouvert pour le moment. Encore engourdies par les ronronnements du bus, on prépare la journée.
Quelques minutes plus tard, départ pour la Tirana. Un clown nous fait nous assoir dans un bus.
La Tirana. Un petit village à 72 Km de la ville d'Iquique. Au milieu de la poussière du désert quelques centaines de personnes peuplent les petites maisons. Mais chaque année, près de 200 000 personnes viennent ici honorer la Vierge. Une fête religieuse, populaire, pleine de danses, de musique et de convivialité.  Les plus fanatiques rejoignent l'Eglise du village par le chemin de croix. En plein cagnard, certains marchent mais d'autres rampent.
Pour profiter de la fête plus longtemps nous avons planté notre tente aux abords du village.  Notre voisine de campement nous demande, tout en surveillant sa popote sur le feux,  d'où on vient. A notre réponse "Francia" son mari s'interroge : "c'est où ça ?", sa femme lui répond d'un air assuré : "c'est loin, par là...".
La journée, le soleil était de la partie, alors facile de nous repérer avec notre peau blanche, notre T-shirt sur la tête et nos lunettes de soleil, ce qui au passage a bien fait rire notre voisine de tente.
Mais la nuit, autre histoire. Alors que les danseurs continuaient leurs pirouettes, après avoir priés devant l'Eglise, la chaleur a laissé place à un froid désertique. Le seul moyen de se réchauffer, se coller l'une à l'autre sur notre matelas de cailloux et attendre que le soleil se lève. Mais le froid ne nous a évidemment pas empêché de dormir. Il nous en faut plus tout de même. Le lendemain ptit-déj' sur la place de l'Eglise. Dans leurs costumes colorés, sous leurs masques de diable les danseurs étaient encore là.


Des dizaines de vendeurs ambulants ont fait le déplacement jusqu'à la Tirana



Tout le village s'organise pour recevoir les visiteurs










L'après-midi nous l'avons passé dans le ciel. Nous avons volé en parapente. Expérience inédite et incroyable. Pour moi, un moment de détente absolue, pour Elisa euphorie d'oiseau.


Nous avons ensuite continué chacune notre chemin. Moi retour à Valparaiso, Elisa a pris la direction du désert d'Atacama pour approcher les geysers et la Vallée de la Lune.





lundi 16 juillet 2012

Iquique

Apres 24 heures de bus nous  voila  tout au nord du pays à Iquique, nous  vous raconterons tout ça plus  tard!

samedi 14 juillet 2012

Fête nationale

-"Alors vous allez faire quoi pour le 14 Juillet ?" Me demande enjoué un Chilien.
- "heu.. c'est pas très important." J'ose dire.
                                             - Yeux écarquillés du Chilien! -
Il faut dire que le sentiment national, le patriotisme, est plus présent ici que sur le vieux continent. 
- "Mais ici pour la fête nationale le pays s'arrête pendant trois jours, nous sommes tous amis, c'est la folie!" s'enflamme mon interlocuteur.

Sinon, à mon grand plaisir Elisa est arrivée hier. Après une sieste de Jet Lag nous sommes allées gouter au Pisco, la boisson d'ici, ou du Pérou, dépend de quel côté on se place et de son degré de patriotisme.  
Rencontre avec des fanatiques de foot qui nous ont chanté la Marseillaise. Et on ferme la boucle. 

                                Je vous laisse aujourd'hui sur une petite vue croisée l'autre jour. 

lundi 9 juillet 2012

Des ascenseurs et des escaliers

Valparaiso a de nombreux atouts qui la rende si charmante. Et l'un de ses points forts c'est sa physionomie, ses formes et ses courbes. Car comme vous l'avez compris maintenant la ville est composée de plusieurs collines, toutes regardant la mer. Chacune a son nom, et  à chacune sa classe social et ses couleurs. En contre bas de celles ci, se trouve le quartier appelé "le plan" : le centre ville. Plus d'agitation, des marchands ambulants, des costards, des cireurs de chaussures, des manifs et des commerces qui ferment leurs rideaux de fer quand les plus révoltés décident de rompre les vitres pour démontrer leur colère. Mais ça c'est une autre histoire que je vous raconterai plus tard.  

Alors pour aller du "plan" aux collines il faut s'armer d' une bonne paire de mollets. Et il existe plusieurs solutions pour entreprendre l'ascension. On peut par exemple prendre les routes, celles des voitures. Ou alors s'engouffrer dans l'un des "passages". Plus ou moins sombres, avec plus ou moins de tags, ils coupent en ligne droite la colline. Et au creux de ces passages, des ribambelles d'escaliers y trouvent refuge. A partir de la première marche le rythme de la marche se ralenti, on regarde la dernière avec envie, puis ses pieds. On sourit quand l'on croise un passant et on détourne le regard des deux amoureux qui ont fait escale ici. On respire l'odeur des fumeurs de joints postés dans un coin et on évite de riper dans un trou laissé par le temps. Arrivé en haut on se retourne pour regarder le panorama sur la baie.


Mais pour prendre de la hauteur il y aussi les "ascenseurs". Et ce sont là l'une des particularités de Valparaiso. Plus que des ascenseurs ce sont des petite cabines, en bois ou en taule, qui  grimpent plus d'une centaine de mètre sur un rail souvent rouillé. Au XX eme siècle on en comptait près d'une trentaine. Aujourd'hui ils ne sont plus que 15 et encore ils ne fonctionnent pas tous. En 2003 ils on été classés Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO. Avec ces funiculaires, en moins d'une minute et contre 300 pesos (pas de panique cela fait environ 50 centimes d'euros) on quitte le brouhaha du centre pour la quiétude des collines. 






Autre curiosité croisée en chemin.
Je ne les avais pas encore remarqués, pas très rassurants, mais partout dans la ville, près de l'eau, des panneaux indiquent des "voies d'évacuation" en cas de Tsunami. Cela veut dire quoi, courir dans les escaliers plus vite que la vague ? Dans ce cas là il me faut encore de l'entrainement... 






jeudi 5 juillet 2012

En image

Aujourd'hui pas de grands discours juste quelques clichés pris sur ma colline, cerro Alegre et cerro concepcion. 

Ma maison

marchand de légumes

La maison rouge

La sieste du travailleur

Triptyque 

La montée ensoleillée 

mercredi 4 juillet 2012

Conférence de presse

Aujourd'hui ce fut un grand jour. Jour de ma première conférence de presse chilienne. La raison : présentation d'un "cycle de ciné". 


Elle avait lieu à midi à Viña del mar, une station balnéaire à une dizaine de kilomètres de Valparaiso. 
Alors premiere étape : me rendre là bas. Après avoir demandé l'arrêt de bus à un marchand de journaux et être montée dans le mauvais, je me suis assise dans l’un des ces minibus vert et blanc qui longent la côte. Arrivée à Viña del mar, autre décor. Beaucoup plus de grandes tours et autant d'hôtels luxueux, mais toujours l'océan à perte de vue d'un côté et les montagnes de l'autre. 
J'hésite un peu sur le chemin mais je trouve enfin l'endroit : le restaurant Enjoy del mar! 
Vigile à la porte, attachée de presse souriante. 
Je rentre, me présente et m'assois. Je suis arrivée avec un peu de retard. Mais il semblerait qu'ici aussi - cf. Buenos Aires - la ponctualité ne soit pas de rigueur. Les journalistes s'affairent : montent leurs pieds, installent leurs caméras, gribouillent sur leurs calepins et font de faux réglages sur leurs appareils photos histoire de tuer le temps. 
Puis arrive la maire. Une dame sur-maquillée aux rides un peu trop tirées et à la mine faussement enjouée devant les flashs. 
Trois minutes top chrono de discours, fiches en main : le cycle de ciné c'est trop cool et tout le tintouin. On remballe, place aux toasts. J'en mange deux et je rentre sur ma colline. 

dimanche 1 juillet 2012

San pedro ou la fête de la mer

caleta portales

Ce week-end, les pêcheurs, les marins de Valparaiso célébraient la Saint Pedro et la Saint Pablo: leurs patrons. Et oui car Valparaiso c'est avant tout un port. Les nombreuses embarcations postées sur la côte le prouvent, les conteneurs de marchandises entassés aussi. Et puis le cris des mouettes et l'odeur salée de l'océan ne sont jamais bien loin.
Alors pour honorer le Saint de la mer, un week-end de festivités. Processions sur terre et en mer. Des couleurs, de la musique, du poisson et bien sûr des pêcheurs et leurs familles. Alors pour l'occasion je suis descendue de mon cerros (ma colline), pour voir de plus près cet événement populaire. 

Stand à poisson frit
Valparaiso vue du port


Des centaines de personnes en fête pour honorer les Saints de la mer et des pêcheurs 


 Les bateaux, décorés, sont mis à la mer. Plus d'une centaine de barques ont pris le départ.





Après une balade sur le port, je me suis glissée dans le petit marché aux fruits de mer. Sur les étales ont trouve de tout, poulpes, moules, crevettes, oursins et poissons en tout genre. Vous m'excuserez je ne connais pas tous les noms.