
Or à côté des Chiliens aux poches bien remplies, une classe populaire peine à s'en sortir. Alors comme ils disent souvent ici "il faut mieux être né du bon côté". Car le plus inquiétant c'est que le système est bloqué, verrouillé. Ces inégalités alarmantes ne peuvent se niveler, l' ascension sociale est inexistante. Et cela en raison principalement d'un système éducatif inégalitaire et très cher. "C'est le nom de l'université qui déterminera ton poste et ton salaire plus tard"disent beaucoup de Chiliens. Et le nom se prend à crédit. Avant de commencer à travailler les jeunes chiliens sont déjà endettés jusqu'au cou. Qu'ils aillent dans le privé ou dans le public, la scolarité coûte une fortune. Alors il n'est pas rare d'entendre "moi de toute façon je paierai pas mes dettes, je ne peux pas". Ce système date de la dictature et n' a été que très peu modifié. Et ce n'est pas faute de mouvements sociaux. Depuis plus d'un an les étudiants sont dans la rue, pour réclamer une refonte totale du système d'éducation. Mais le gouvernement ne bronche pas. Alors les étudiants crient de plus belle, le "mouvement se radicalise" comme on dit. Des manifs sont organisées régulièrement. Et comme le veut la coutume elles se finissent en baston avec les forces de l'ordre. Des forces de l'ordre qui n'y vont pas de main morte, bombe lacrymo, jet d'eau et tout l'attirail. Une répression qui ne semble pas décourager les étudiants qui sont soutenus par beaucoup de profs.
On présente souvent le Chili comme un pays qui a réussi, un modèle pour l'Amérique latine. Moins de délinquance, taux de pauvreté moins important, une capitale "à l'européenne" ("au moins Santiago c'est propre"), un taux de croissance qui ferait rougir de honte l'Europe... Mais à qui profite ce système ? A ceux qui ne peuvent pas se soigner car la santé est trop coûteuse, aux "Mapuches" ( peuple indigène) qui se battent pour ne pas se faire voler leur terre ancestrale, aux mineurs qui meurent prématurément en raison de leur condition de travail dans les mines de cuivre ?
Salut jeune journaliste de talent, je suis contente de voir que tout va bien pour toi ! Pleins de gros bisous
RépondreSupprimerClaire