En fait, c'est une sorte de
grande maison, vieillotte, qui semble doucement tomber en lambeaux. A l'extérieur
les murs sont orange et, comme c'est la norme ici, couverts de graffitis. A
l'intérieur, les murs sont aussi peints dans un joyeux bordel. De très hauts
murs, du parquet et une cheminée dans le salon. Fut un temps cette maison
devait briller. Aujourd'hui elle est sobrement meublée de bric et de broc.
Ma chambre, toute petite, tend
vers un bleu passé. Les taches blanches laissent supposer des trous rebouchés. A
côté de mon lit une place, un petit bureau et une petite armoire. La fenêtre
donne sur la rue. Si je tords le cou je vois l’océan. Je partage cette maison
avec plusieurs personnes. Je ne les ai pas toutes rencontrées. Enfin je crois. Car
en fait, il s'agit d'une maison divisée en plusieurs appartements. Alors je
n'ai pas fait encore le compte des habitants. Mais indéniablement l'invasion française a aussi sévi ici.
Bon, je résumerai bientôt
cette vague description par une photo. Mais pour le moment faites marcher votre
imagination.
Cette maison je l'ai trouvée hier. Je me promenais, sous un crachin parsemé d'éclaircies, quand je suis
passée devant une petite affiche sur une fenêtre : "Je loue une
chambre". Alors je sonne, je rentre et je visite. En sortant de
l'appartement, le voisin sort de chez lui en me lançant : "Et moi
aussi je loue des chambres !". Alors, je rentre, je visite et il me
dit "j'en ai une aussi à l'étage". Alors je monte, mais je ne visite
pas. Le mec ne trouve pas les clefs. Il m'enverra les photos plus tard.
Après un court moment de réflexion je rappelle le
gars pour lui dire que j'arrive demain, soit aujourd'hui. Alors j'ai fait mon « déménagement »
mon sac sur le dos accompagnée du même crachin.
Et pour m'approprier les lieux,
j'ai commencé par une sieste dans le petit lit.